C’est la couleuvre du silence
Qui vient dans ma chambre et s’allonge
Elle contourne l’encrier
Puis, se glissant jusqu’à mon lit,
S’enroule autour de mon coeur même,
Mon coeur qui ne sait pas crier,
Lui qui du grand bruit de l’espace
Fait naître un silence habité,
Lui qui de ses propres angoisses
Façonne un songe ensanglanté.
Jules Supervielle